« Souvenir de novembre 2020.


…Je suis en diète. Je m’impose cette rigueur alimentaire qui a été progressive d’année en année. Instinctivement, 24h à 48h avant les pratiques énergétiques, je réduis mon bol alimentaire pour éviter toute gêne digestive.
Je ne prends pas de viande, de dessert ni de pain, j’évite tout ce qui est sucré, salé, lactose et gluten. Ainsi j’ai pu remarquer être plus réceptive aux énergies échangées.

Naturellement, je suis rentrée en diète pour ce stage en novembre 2020.


…Arrive le dernier jour de notre stage de « mise au monde d’un tambour ». Nos créations ont toutes pris naissance ensemble sur ces trois derniers jours passés.
Nous formons en silence un cercle sur la pelouse humide du manoir. Une cérémonie de tabac commence. Chaque tambour est sur le ventre de son géniteur.

L’organisateur, Julien fait un tour de cercle pour nous rencontrer individuellement. Il arrive face à moi, et me souffle cette fumée de tabac sacré sur ma création placée devant mon utérus. Mon corps, se réchauffe et vibre de toutes ses cellules. J’en suis bouleversée. Je retiens cette sensation grandiose et sereine. Mon mental prend le dessus. Je reste tout de même dans la même énergie qui me traverse. 

Tranquillement, Julien nous invite à rentrer dans le manoir, à reprendre nos places.

Nous sommes assis. Il nous informe :
– Quand vous le sentez, vous allez nous rejoindre, jouer votre premier battement, le cri de votre tambour né.


Julien et sa compagne sont les deux premiers à battre du tambour. Et puis une autre, un autre, une autre, plusieurs, les tambours résonnent au sein de la bâtisse. Je ressens l’envie de me lever, chanter, danser et crier. L’envie est forte et puissante. Mon corps commence alors à s’exprimer contre ma volonté consciente. Tout s’accélère. Je ferme les yeux mais des larmes incontrôlables me montent. Mon corps est pris d’une émotion envahissante et surprenante !


J’ouvre les yeux tranquillement et en soufflant lentement. Quand je m’autorise à enfin rentrer dans cette magnifique musique, le contrôle de mes mains m’échappe « BAMBAMBAMBAMBAM !!! » mes mains font résonner très rapidement et fortement, le premier cri de mon tambour né en peau de cerf !
Surprise de ce non contrôle, je lâche violemment mon tambour devant moi. Mon corps se balance en arrière d’un coup et je commence à convulser violemment sur le sol. Je vois mon corps qui se met à trembler, gigoter et se soulever. Je crie. Je ferme les yeux et je me dis intérieurement d’arrêter. Une partie de moi veut expérimenter et se libérer. Julien arrive à mes côtés et me dit de me détendre. Impossible je ne contrôle rien de ma personne physique. Je vois mais je ne peux rien y faire. Je vois quelque chose tout en fermant les yeux, une biche lumineuse puissante près d’un arbre majestueux. La lumière est très intense et douce en même temps !


L’organisateur est obligé d’intervenir. J’entends toujours les vingtaines de tambour, de mes camarades, résonner dans la pièce. Je vois Julien m’extraire, en inspirant par la bouche de mon ventre et souffler violemment loin et fort, deux fois l’énergie indésirable qui n’a plus sa place en mon corps spirituel. Il fait une extraction chamanique. Mon corps s’immobilise net !


J’entends les tambours battre de moins en moins fort pour s’évanouir en quelques secondes dans un silence.


Une présence est encore en moi. J’arrive à ressentir qu’elle est bienveillante. Je peux à nouveau contrôler mon corps physique et si je le souhaite accéder à des informations qui ne sont pas de l’ordre du rationnel. Je me rassois. J’ai peur d’effrayer. J’ai envie de fuir. Je me protège en mettant mon plaid rose pâle sur mes épaules, en restant les genoux pliés contre moi-même. Je m’écarte légèrement du groupe, en m’excusant pleinement de ce qui vient de se passer…


…Il n’y aucun mot pour ressentir la paix extrême du moment. J’entends en cet instant présent chaque son, chaque vibration de façon puissante, différente. Mon corps, mes gestes, chaque couleur sont interprétés plus intensément et avec le cœur.

La vie est remplie de merveilles, et nos sens peuvent être décuplés si nous prêtons attention à cet instant, notre instant, notre présent… »